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Vaulx-en-Velin – Rencontre de deux passionnés de musique classique

Rencontre avec Clément Geoffroy et Gwennaëlle Alibert, clavecinistes installés à vaulx-enVelin. Le manque de représentations, de concerts, du aux contraintes sanitaires, pèse sur le moral du duo moral, pourtant leur production artistique continue.


Le centre de Vaulx-en-Velin recèle des surprises. Deux clavecins tête bêches sont fichés au centre de la pièce de l’appartement de Clément Geoffroy et Gwennaëlle Alibert. Clément vit totalement de sa passion dans une carrière internationale. Gwennaëlle est aussi professeur au conservatoire de musique de Vaulx depuis onze ans. C’est adolescent que Clément a découvert l’instrument, lors d’un voyage familial en Italie. Il avoue que les confinements de 2020 jouent fortement sur son moral. Les captations vidéo de représentations sans public gomment le trac que les salles de concerts procurent. Le couple est préoccupé par les effets de la crise sur toute la structure du domaine de la Culture.

Clément et Gwenaëlle jouent souvent ensemble, bien qu’ils fassent aussi partie de plusieurs autres groupes. /Photo Clément Geoffroy

La passion de Clément et Gwennaëlle leur permet de voyager régulièrement, comme ici en Périgord./Photo Clément Geoffroy

La passion prend encore le dessus même si le moral est atteint.

Clément nous présente l’instrument. C’est en lui-même un objet d’apparat sur lequel chaque artiste commande à l’achat des ornements et gravures. Il n’est pas digne de le transporter comme un simple colis d’Amazon par le facteur … pourtant, c’est bien le facteur de Clavecin qui le personnalisera.

En respect à sa facture, dans tous les sens du terme, Il faudra toujours éviter les scènes tragicomiques des premiers films muets, chers à l’Histoire lyonnaise, quand le piano dévale l’escalier devant les déménageurs.

Même si les deux claviers évoquent l’étendue des touches, le clavecin propose cinquante-six touches, alors qu’un piano quatre-vingt-huit : c’est la raison de l’apparition de ce dernier au dix-huitième siècle./photo O. Le Roux.
À l’époque de Louis XIV, la noblesse féminine jouait beaucoup, mais dans le périmètre circonscrit des salons.
Même si le couple offre aujourd’hui une image plus équilibrée de la profession, les carrières solos des hommes sont toujours plus remarquées.

Le baroque réveille le Clavecin, cette harpe endormie.

Des commandes manuelles au niveau du clavier peuvent donner plusieurs tons au jeu, c’est l’équivalent des pédales au piano./photo O. Le Roux

Comme le nom anglais du clavecin le laisse imaginer, prenez une harpe, posez là horizontalement, vous comprendrez pourquoi un “Harpsichord” est un instrument à cordes pincées. L’image d’une harpe posée sur son sommier participe peut-être à l’idée rétro qu’on se fait du Clavecin. Clément nous explique aussi que certains anachronismes résistent à son sujet.

La star du domaine, Jean Sébastien Bach, est aujourd’hui jouée au piano, alors qu’il représente typiquement l’époque du Clavecin du 16° au 18° siècle. Mozart qu’on imagine claveciniste à la cour de Versailles, a passé le clair de son temps au piano.

Le renouveau de la musique baroque des années 1970, qui a inspiré Clément, a contribué à redonner au Clavecin sa clé de noblesse, et à insuffler un coup de jeune à la pratique uniforme du piano du début du vingtième siècle.

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