Villeurbanne : Et si le Progrès était synonyme de chauffage au bois Granulés

Pulsalys, incubateur d’entreprise du campus à Villeurbanne de la Doua, entre au capital de la start-up Woodtechno. La jeune entreprise propose une technologique de rupture, innovante, brevetée, qui adapte la transformation des particularités chimique du Bois, à un procédé robuste, connu et plus économiquement abordable pour de nouveaux acteurs économiques : les petites scieries.


Jeudi 24 mars, une communication presse organisée par Pulsalys, nous permettait de rencontrer José Brunet, à gauche, et Sophie Julian, sur le site de la Doua, Villeurbanne.
crédit photo O. Le Roux

Woodtechno, créé en 2021, révolutionnera-t-il la fabrication des granulés de chauffage ? José Brunet, son fondateur, nous détaille l’entreprise en cours.

Première étape passée: s’être associé en 2021 à l’équipe stéphanoise de Frédéric Becquart, du laboratoire universitaire de physique des Polymères IMP. Ces travaux, menés par les chercheurs Fetah Ghriga et Christian Carrot, ont fait sauter un verrou technologique. Produire des granulés en sortie d’extrudeuse, alimentée en entrée en essences de bois variées (feuillus compris), tout en gérant finement les variables physiques comme la température, l’humidité, à 4 kg/h, devient possible!

On ne donne pas cher du futur de la technologie actuelle de Presses à galets, imprécise, énergivore, à seul usage des résineux .

Rêves d’alchimistes de production d’or mis à part, le procédé d’extrusion, réservé jusque-là au plastique, s’adapte pour produire des joncs au Pouvoir Calorifique élevé de grandes valeurs.

Deuxième étape en cours, Pulsalys aide Woodtechno à se positionner sur le marché de l’énergie.

Sophie Julian, directrice de Pulsalys justifie l’engagement de Pulsalys par la force des enjeux visés, autant de gage de réussite de Woodtechno.

Voici les détails des enjeux économiques:

  • répondre à la demande de granulés est en forte augmentation,
  • être avantageux sur le coût des énergies fossiles, avec ou sans incitations
    publiques au renouvelable, TVA réduites, zones Fonds airs.
  • suivre la demande accrue des constructeurs de l’écoconstruction, et par conséquent les nouvelles commandes des producteurs de bois d’oeuvre.
  • accompagner la professionnalisation de nouveaux acteurs de l’énergie.
  • proposer une approche plus “liquide”, c.a.d. plus automatisée, plus compatible avec un service de flux à la demande ON/OFF, avec par exemple la généralisation des livraisons de granulés vrac en bas d’immeubles. Ceci devrait effacer l’image traditionnelle du chauffage bûches informel, et en foyers ouverts, remplacé par une combustion parfaite, en foyer fermé, et une gestion facile des résidus (taux de cendres minimes) pour les granulés.
  • renforcer l’Impact écologique positif, et souligner la neutralité du cycle du bois, en regard des émissions de CO2 (forêts = puits à carbone), et le profit de réduction des coût du transport, par rapport à l’acheminement actuel des sciures contenant 50 % d’eau.
  • répondre à l’augmentation de demande de chaudières en habitat collectif (prévision 2028 = 2 à 3 fois la consommation de 2020).
  • soutenir la bonne gestion des forêts françaises (surfaces augmentée de 20 % en 30ans).
  • s’adapter à la ressource massive nouvelle des feuillus (80 % forêt française).
  • prendre en compte que les hivers plus doux, et meilleure isolation des nouvelles constructions, sont des conditions favorables au chauffage d’appoint au granulé.

Notons aussi des tendances sociétales, qui tirent une consommation durable vers le haut, notamment avec les choix des Catégories Sociaux Professionnelles Supérieures (CSP+) et des jeunes foyers des villes métropoles.

L’innovation est une nouvelle aventure pour J. Brunet. Cependant, il n’est pas novice dans la filière bois, il s’appuie sur 10 ans d’expérience industrielle à l’interprofession FIBOIS*

J. Brunet : “l’agenda “scale up” de Woodtechno est une montée en capacité jusqu’en 2023″

Le 1er juillet 2022, un ingénieur procédé sera embauché. Sa tâche sera d’optimiser un pilote d’extrudeuse de 400kg/h à Saint-Étienne à côté du site du Centre technique des industries mécaniques (CETIM).

l’étape visée en 2023 consistera à construire une usine pilote de capacité 4T/h, sur le site de “la scierie du Milieu” dans le Cantal, dans la région de Saint-Flour.

Il restera peut être à faire évoluer l’imaginaire de la scierie “isolée du monde”, et pourquoi pas renouveler l’image du ramoneur. Cependant, la vitesse des changements en cours, suite au chaos de la production énergétique mondiale, semble finalement relativiser l’effort à fournir pour changer les mentalités. Il suffit de penser à l’imaginaire dégradé qu’évoque désormais les puits de gaz et pétrole de Sibérie, et les risques de l’alimentation des pipeline de la mer du nord ou ceux ukrainiens.

https://www.pulsalys.fr/en/node/1102
https://www.fibois-aura.org/fibois-aura/


Zoom sur la stratégie économique de Woodtechno


Le concept central est la modularité que le nouveau procédé d’extrusion apporte pour traiter les coproduits du bois des scieries.

La techno actuelle de presses à galets est très capitalistique, et passe par des investissements que seuls les grands acteurs de l’énergie se permettent. Cela détermine la structure du marché très concentré, avec du transport des ressources des petites scieries vers l’opérateur régional, type Dalkia, Engie, à parfois 100 à 200 km.

Woodtechno participera à adapter les prix de la ressource bois vers les producteurs, ce qui contribue à limiter l’influence des fluctuations des marchés spéculatifs.

Flécher les investissements vers les acteurs locaux, et se baser sur une gestion raisonnée régionale des forêts régionale est l’objectif.

Concrètement, selon le tonnage maximum d’une petite scierie, si la variation des heures travaillées, et/ou des temps d’utilisation machine, ne sont pas aisés, un investissement d’une extrudeuse à débit réduit (exemple 1T/h) sera tout de même rentable.

Le gain d’efficacité du procédé bénéficie aux enjeux de sobriété, et de souveraineté des approvisionnements, en luttant contre la tendance de l’importation de bois de l’étranger.

Un enjeu important est de se baser sur l’industrie existante et la recherche universitaire régionales. Aussi, la technologie d’extrusion est robuste et le marché des chaudières à granulés bois est mature. Il a bien intégré les normes de sécurité (DIN +, EN +), et les systèmes de labels (flamme verte).

On pourra alors parler de circuits courts pour la filière granulés bois

La pertinence de la stratégie de l’entreprise rejoint aussi les enjeux environnementaux des manières suivantes :

– en réduisant et décentrant les transports de ressources optimales (produits secs) dans une géographie raisonnable avec des clients 30 à 40 km autour des producteurs.

Une simple prospective permet d’imaginer des coopératives créées pour distribuer localement, comme le lait, les sacs de granulés. déjà la tendance des baisses de prix se dessinent pour les chaufferies collectives:

Les producteurs de panneaux de bois s’emparent de l’enjeu du réemploi des matières premières, et du recyclage. Ils utiliseront de moins en moins leurs ressources initiales de bois de trituration. Là encore, la nouvelle maîtrise du séchage de l’extrusion permettra de transformer localement ces nouvelles ressources de bois dit “vert”.

One response to “Villeurbanne : Et si le Progrès était synonyme de chauffage au bois Granulés”

  1. Un commentateur WordPress Avatar

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