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Meyzieu – Une journée pour compter les oiseaux en hivernage au Parc de Miribel-Jonage

Ce samedi 16 janvier, Ils sont une vingtaine de bénévoles de la ligue de Protection des Oiseaux (LPO), à participer au comptage des oiseaux du parc de Miribel-Jonage. L’évènement dénombrera les oiseaux de zones humides, simultanément, dans cent quarante-trois pays.


Un événement qui occupe en même moment des dizaines de milliers d’observateurs : un match de foot ? non, un confinement ? non, mais le comptage simultané des oiseaux de zones humides de cent quarante-trois pays.

Ce samedi 16 janvier, Alors que la préfecture compte les manifestants qui battent le pavé contre la société de surveillance subie, d’autres mettent au point finement leurs lunettes d’observation pour compter les oiseaux du parc de Miribel-Jonage.

Ils sont une vingtaine de bénévoles de la ligue de Protection des Oiseaux (LPO), à participer à ce comptage annuel, synchrone avec 150 000 autres passionnés de cent quarante-trois pays. L’hivernage des espèces en zones humides est la cible commune de cette initiative de l’organisation Wetlands International. La minutie des comptages peut paraître comme une activité hors du temps. Pourtant, les objets d’études de la LPO résonnent étonnamment avec l’actualité très concrète de l’humanité.

Les bénévoles de la LPO observent la cohabitation des clans des Huppés et des Castagneux sur une même île des Grèbes au milieu du lac des Drapeaux./ photo O. Le Roux

Sur leur site internet, vous pourrez suivre des enjeux comme l’observation du Murin à moustaches, petite chauve-souris, qu’on espère non porteuses de virus mutant, ou bien la protection du vison d’Europe, rempart de l’espèce invasive d’Amérique… vecteur aussi discuté de pandémies possibles.

Le Grèbe huppé vole la vedette à la mouette rieuse

Sur les bords du lac des drapeaux, les mouettes, les Hérons cendrés, le grand Cormoran allongent la liste des habitués de Miribel. Finalement, le Grèbe huppé vole la vedette à la mouette rieuse de Gaston Lagaffe. Je demande pourquoi ? on m’explique alors qu’elle vient d’endosser son plumage noir et blanc, et qu’elle se prépare à rassembler des cadeaux, comme des algues, ou des languettes de canettes de bières, qu’elle offrira en février, par une danse baroque de parade nuptiale, à son élue. Je quitte le parc, l’esprit plein des rêves de voyages vers les mers du sud, aux petits bruits des caméras de surveillance rotative de la rue.

parade nuptiale de Grèbes/ image Elsemargriet Pixabay

Les actions d’observation de la LPO :
https://www.lpo.fr/statut-des-especes/statut-des-especes
Le projet de Wetlands :
https://www.lpo.fr/connaissance-de-la-biodiversite/un-comptage-des-oiseaux-d-eau-a-la-mi-janvier


zoom sur le Programme Wetlands de recensement des espèces d’oiseaux des zones humides.

La période hivernale est propice au comptage des oiseaux. comme ils ne réagissent pas tous de la même manière aux bouleversements climatiques en cours, ces images instantanées permettront de suivre précisément leur évolution.

Wetlands est Le programme de recensement international des oiseaux d’eau. Il consiste à dénombrer les oiseaux d’eau hivernants sur l’ensemble des zones humides d’Europe, à la mi-janvier de chaque année, avant la période nuptiale. Les principaux objectifs de cette photo instantanée sont d’estimer la taille et la répartition des espèces, et d’analyser leur évolution.

Le Héron est dans le top 5 des oiseaux du Parc de Miribel/ image MabelAmber Pixabay

Profitant que les oiseaux sont transis de froid, donc peu mobiles, le comptage est simplifié. D’autant plus que les effectifs sont au minimum puisque la mortalité naturelle suite à leur migration a fait son œuvre. Le programme vise plusieurs objectifs, notamment celui d’alimenter des ouvrages de statut de conservation des espèces, et de mettre à jour une liste rouge régionale pour les oiseaux à préserver.

Tous les oiseaux ne sont pas égaux face au changement climatique.

Foulques, et Grèbes se raréfient suite à la douceur excessive des automnes et hivers des dernières années. Il faut s’estimer chanceux de les observer à coup sûr à Miribel. A l’inverse, on parle de records de population pour l’Ibis Falcinelle, bel oiseau rouge à ne pas confondre avec une célèbre chaîne d’hôtels. Ainsi, avec les hivers doux sur le Rhône, les Lyonnais profiteront encore de records de population de Hérons, de Spatule blanche, ou d’Aigrette Garzette.

Les populations d’oiseaux des Dombes profitent globalement de la préservation des espèces.

Il est bon de noter que les oiseaux de petite taille ont des besoins énergétiques élevés, et sont donc sensibles aux extrêmes climatiques. La Sarcelle d’hiver en est l’exemple, elle qui évoque une grande surface de banlieue parisienne. Mais, c’est plutôt un petit canard de surface (d’eau) qui souffre, en plus des chasseurs, des gros écarts de température. d’un point de vue national, la Camargue domine nettement les autres sites quant à la richesse des espèces. L’exemple des bouleversements de l’estran, qui est découvert aux marées est évocateur de la pression humaine sur les côtes françaises, qui force le déclin des bécasseaux, maubèches, friands des crustacés trouvés là. Accessoirement, Wetlands permet aussi de suivre l’évolution d’espèces exotiques importées, la plupart du temps envahissantes, comme par exemple l’Alouette d’Égypte.

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